LA LECON

C'est toujours un moment particulier que d'aller assister à  une représentation de La Leçon au théatre de la Huchette car l'on sait que l'on se rend dans un théâtre qui détient un  record du monde : Le spectacle  qui s'est joué sans interruption dans le même lieu, depuis 57 ans.
Pourtant, l'histoire ne fut pas si aisée. Lors de ses premières, la pièce ne fût que partiellement accueillie et Ionesco passait pour un médiocre dramaturge. Il faut dire qu'il fallait s'habituer avec le théâtre de l'absurde encore nouveau au début des années 50 .
 L'idée est venu au théatre de Poche d'associer les deux pièces de Ionesco ( La cantatrice Chauve et La leçon) le 16 février 1957 pour présenter une sorte d'oeuvre ionescoinenne. Et, le public a succombé aux mots de Ionesco...
Enfin, au delà de l'aspect quasi-mythique du théatre, la pièce de Ionesco est tendre, cruelle et drôle. L'histoire est trouble et on s'interroge sur la trame de l'histoire qui réunit un professeur impatient, un élève épaté et son domestique impassible. ... Et l'élève écoute son professeur arrogant jusqu'à ce qu'une rage de dents éclate…Et, pourtant il doit écouter encore et encore….    Le jeu des acteurs est  parfait, les répliques sont échangées avec finesse et l'on a parfois l'impression qu'ils improvisent tant le naturel est de mise.
Enfin, dans la petite salle de la Huchette, c'est bien le talent de l'interprétation  qui ressort et la tragi-comédie de la pièce n'en devient que plus réaliste...
L'élève incarné par Dominique Scheer, entre deux âges et peut nous faire songer à chacun de nous. Claude Debord, joue le professeur avec tact et gravité, et toute la cruauté du personnage est bien rendue dans son jeu d'acteur, tout en nuances. Odette Barois joue le rôle de la bonne et entretient toute la relation entre le professeur et l'élève...
Une merveilleuse pièce, si bien servie... Et l'on a envie de lui souhaiter  57 nouvelles années de représentations... Nesrine AISSANI
THEATRE DE LA HUCHETTE : 01 43 26 38 99
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THE A LA MENTHE OU T'ES CITRON

Nous assistons assez rarement à 2 spectacles pour le prix d’un seul ! C’est pourtant le cas ici, avec le “thé à la menthe”  qui nous est offert en plus du “thé au citron”…  Ingénieusement perdu dans les angoisses d’une troupe de comédiens avant une première, Patrick Haudecoeur nous  emporte dans une  folle et irrésistible épopée artistique  et “rom-antique”….    Le rideau s’ouvre : un décor en construction, on sert aux acteurs du thé dans des gobelets en plastique, l’interprétation des comédiens donne un air bizarrement décalé… C’est à ce moment que la metteuse en scène intervient : « A deux jours de la première il va falloir qu’on se concentre un peu ! »
Il est vite entendu que la tension règne en maîtresse,  sur la troupe.  Assis au cœur du chambardement, nous nous sentons proches des acteurs et de leur désarroi….  Le Rideau ferme… Le Rideau s’ouvre à nouveau :
Et la piece demarre… Mais quelle pièce? …. Et surtout, quelle  pièce!!! Rien ne fonctionnera comme prévu… Si tant est qu’il était prévu quelque chose… Et nous, nous pleurons de rire, en assistant –en participant?- aux déboires incessants de la troupe de comédiens…
De la veritable réflexion sur les travers des “gens du theatre”, nous nous retrouvons, en effet,  vite nous-même acteurs d’un spectacle fabuleusement drôle…. Une merveille de pièce à laquelle on assiste 2 fois dans la soirée…
Thé à la Menthe ou t’es Citron ? nous emporte dans le plaisir du rire et de la “souffrance boulevardière” de l’acteur...  À ne pas manquer  !  Roman BLOMME
THEATRE DE LA RENAISSANCE :  01 42 08 18 50
JUSQU'AU 28 FEVRIER 2015
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L'AVARE

Une pièce qui n'a de classique que l'idée que l'on s'en fait. Tous nos souvenirs sont remisés au placard devant cette véritable réappropriation d'une des oeuvres les plus connues, de Molière. Le jeu jubilatoire des acteurs, qui se démènent, pendant tout le spectacle, accentue les traits d'humour qui oppose les générations présentes sur scène.
La pièce est loin d'être poussiéreuse et est, au contraire, tout ce qu'il y a de plus moderne renvoyant tous les spectateurs à un membre de leur famille ou de leur entourage dont l'avarice pousse au rire. Car tout le génie de l’auteur est là : S’amuser à partir d'un personnage austère n'ayant des émotions sincères que pour son coffre.
Cet esprit est parfaitement servi par une troupe, dirigée par Jean-Philippe DAGUERRE, qui, pendant plus d'une heure, réjouit petits et grands en alternant comique de gestes et mots bien placés.
A la sortie du théâtre, on se dit que la véritable avarice  serait tout simplement de ne pas aller voir ce spectacle...   Léonard DE RIVIERE

THETRE MICHEL : 01 42 65 35 02
JUSQU'AU 31 MARS 2015

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LE TOUR DU MONDE EN 80 JOURS

Le Tour du monde en 80 jours est une comédie complètement décalée. Certes décalée dans l’espace – puisque les personnages nous font voyager de Suez à Hong Kong en passant par Bombay – mais aussi (et surtout) décalée dans le temps : Quoi de plus hilarant que d’assister à un spectacle qui, bien qu’existant depuis déjà 3 ans, adapte son texte au goût du jour ? On entend encore les rires du public lorsque Passepartout explique à l’anglais  Fix qu’il a quitté la France dès lors qu’on avait désigné Domenech comme entraîneur de l’équipe de France, ou lorsque Philéas Fogg déplore le fait qu’il manquera la dernière saison de Desperate Housewives à cause de son voyage !
Toute l’intrigue part d’un simple pari : Philéas Fogg gage qu’il fera le tour du monde en 80 jours. De là, il apprête son valet Passepartout, figure du Sganarelle anglais, pour se mettre en route.  Au cours de leur périple, les deux hommes vont malheureusement croiser le chemin du perfide Fix, qui cherchera par tous les moyens à ralentir leur parcours.
A dos d’éléphant ou en Vélib’, les personnages nous font voyager au travers de l’aristocratie britannique et bien au-delà. Rien n’est laissé au hasard, qu’il s’agisse des coutumes et des costumes, avec toujours une pointe d’humour très bien reçue: « je suis capable de marcher dans les rues de Londres sans parapluie ! », « on ne sait pas quelle mycose on peut attraper dans les rouleaux de printemps ! ». L’exotisme omniprésent nous envahit : on aimerait monter sur scène aux côtés du vendeur de tapis égyptien; on se retient de rejoindre Passepartout chez le traiteur chinois…Un point le plus fort à souligner est la polyvalence des comédiens.
Outre une gestuelle synchronisée et une élocution captivante, les  comédiens sont, en plus d’être d’excellents acteurs, danseurs et chanteurs.Ainsi, c’est presque une comédie musicale qui nous attend derrière le rideau. Exceptionnel, formidable, «incredible », voire « j’en reviens pas- able » comme le clame Monsieur Fogg, ce spectacle est un pur moment d’évasion… Alexis DAVILLE
THEATRE DU SPLENDID  tél. : 01 42 08 21 93
JUSQU'AU 30 SEPTEMBRE 2014
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LES 39 MARCHES

Dans un music-hall londonien, un jeune canadien, Richard Hannay rencontre Annabelle Smith, une jeune et jolie femme brune. Il décide de l'héberger pour la nuit : Elle lui raconte que sa vie est en danger car elle s'oppose à la divulgation d'un secret d'état par une organisation criminelle appelée Les 39 marches. Elle affirme que le chef de cette organisation est un homme de la « bonne société ». Au cours de la nuit, Annabelle s'affale sur le lit de Richard, un couteau planté dans le dos, la main tenant une carte d'Ecosse sur laquelle le nom d'une petite ville est entouré...  L’histoire de ces 39 MARCHES est celle du chef d’oeuvre d’ Hitchcock de 1935.
Ce qui est étonnant , c’est la façon avec laquelle Eric Métayer et ses trois camarades d’aventure ont su adapter pour le théâtre toutes les péripéties de M. Hannay avec une ironie irrésistible et un talent indéniable.
Les quatre comédiens jouent , en fait,  plus de 100 personnages pendant deux heures de spectacle, avec une modestie de moyens qui ne fait qu’accentuer leur habileté. Lorsqu’ils apparaissent sur le plateau, au début du spectacle, l’intention nous offrir le coté ironique de l’histoire (sans aller dans la parodie) est déjà claire ; et les rires des spectateurs accompagneront la totalité de la pièce, jusqu’au happy end final. On a envie de revoir le classique d’Hitchcock et en même temps, on se délecte vraiment de cette version, qui s’amuse justement  des effets cinématographiques (Les acteurs, par exemple, lorsqu’ils jouent au ralenti les scènes d’amour, accompagnés par une musique romantique, sont irrésistibles…).  
Belle performance également pour Eric Métayer, qui  porte la double casquette : metteur en scène et acteur …  Il faut se hâter d’aller l’applaudir , et goûter le vertige de monter ces 39 Marches… Sara ANEDDA

THEATRE DES BELIERS PARISIENS
JUSQU'AU 30 SEPTEMBRE 2014
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ALADIN

Aladin, un conte des 1000 et 1 nuits et autant de raisons d'y assister. Dans cette pièce de théâtre,  tout le monde y trouve son compte. Le jeu d'acteur proposé est de haut niveau, tous se donnent à fond, ont plaisir à jouer, embarquant littéralement  le spectateur dans une tornade d'actions car le rythme endiablé de cette pièce qui alterne danses, combats, chants,  dialogues humoristiques,  ne peut que satisfaire le public quel  que soit son âge.
En effet, les plus jeunes apprécient les situations burlesques dans lesquelles se retrouvent Aladin , les shows endiablés d'un génie qui assure le show ou bien d'un sultan très fin gourmet. Quant au public adulte, il peut apprécier les jeux de mots et innombrables clins d'œil qui fleurissent tout au long des dialogues, pour peu qu'il retrouve son âme d'enfant, il fera d'une pierre deux coups !
On dit souvent que le public est le critique le plus intransigeant qui soit, il suffit alors de détourner les yeux de la scène pour contempler des visages poupins et hilares ainsi que des têtes plus matures et sérieuses qui au fil du temps se détendent et finalement la salle n'est plus que peuplée d'enfants aux regards pétillants. Léonard DE RIVIERE
THEATRE DES VARIETES : 01 42 33 09 92
JUSQU'AU 30 AVRIL 2015
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DERNIER COUP DE CISEAUX

Nous sortons à peine du théâtre des Mathurins … BRAVO sera le premier mot qui nous vient à l’esprit…
“Dernier coup de ciseaux” est une pièce interactive (VRAIMENT interactive !). Le public a son mot à dire, et on en tient compte (nous ne pourrons pas vous en dire plus sans révéler l’intrigue…). Les spectateurs en deviennent presque “Comédiens” à leur tour; mais chuuut…. Les acteurs sont fabuleux !  Le mot n’est pas trop fort : Grâce à eux, les sourires se transforment en “fous rire aux larmes” … La mise en scène est astucieuse et très inventive… Bref…
C’est une excellente pièce, d’une drôlerie irrésistible, avec une troupe de comédiens talentueux très investis – Tous sont en alternance - (une mention special à Domitille Bioret et Franck Desmedt, tous les deux d’une justesse de jeu impressionnante …) Une enquête policière implacable d’originalité à applaudir d’urgence….
C’est la DERNIERE FOIS c’est qu’on vous le dit : Allez voir DERNIER COUP de ciseaux ! 
Marin THIBOT

THEATRE DES MATHURINS :  01 42 65 90 00
JUSQU'AU 30 SEPTEMBRE 2014
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FOLIES VAUDEVILLE

"Folies Vaudeville" est une comédie légère qui mêle la satire et le burlesque d'une manière très fluide : l'idéal pour un espace de "théâtre détente". Quand Feydeau, l'auteur rencontre Deschanel, l'ex-président de la République c'est une explosion réparties plus drôles les unes que les autres...
On ne peut qu'être tenu en haleine devant leurs échanges fulgurants. Ils évoquent la guerre,  la mort, le théâtre, les femmes et le vin et on en redemande, forcément !  Le fait que la pièce mette en scène des personnages historiques lui donne une dimension supplémentaire.  Et, derrière le « ciel, mon mari », on entrevoit presque Feydeau assis sur sa chaise en train de parfaire le mot d'auteur...
D'ailleurs, les fans de Feydeau se régaleront car chaque tableau nous fait des clins d'oeil sur des citations très célèbres  ou sur les titres de ses pièces...
Que dire de nous, public?
Nous sommes comblés car les conversations pleines de jeux de mots et de trouvailles littéraires font  qu'il n'est pas difficile de nous faire sourire et rire...
Je salue également la pertinence comique de la pièce écrite par Jean Marboeuf en hommage à Feydeau car, finalement, peut-on imaginer meilleur hommage à un artiste que de le représenter dans une comédie si attrayante ?
C'est aussi grâce à la modernité de la pièce que le public est hilare.  (On pense aux deux personnages, dans un contexte théâtral, qui se mettent à rapper comme Booba ...  C'est anachronique et c'est fondamentalement drôle. ) Le jeu d'acteur est très bon avec une mention spéciale de Patrick Préjean ainsi que Pierre Aussedat .... Les deux forment un duo complice et d'une efficacité humoristique retoutable... Nesrine AISSANI

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OCCUPE TOI D'AMELIE

Feydeau est bien connu pour ses brillants  vaudevilles, et dans « Occupe-toi d'Amélie », on y voit la maitrise de son art porté à son excellence.  C'est une innovation dans le genre que d'avoir placé la figure de la Cocotte-traditionnellement secondaire- dans un rôle de premier plan. Oui, c'est  Feydeau et ça possède un charme fou.  Le choix du metteur en scène Henri Lazarini assisté par Marc-Henri Lamande, est une excellent idée car les personnages , grâce à eux, gagnent en densité et en puissance…  On entre facilement dans le cœur de la pièce et on en rit tout aussi aisément. On voit la Cocotte Amélie d'Avranches qui vit au crochet d'Etienne, flotter entre les mains des bourgeois du Faubourg Saint-Germain, danser dans les coulisses du monde gay.
Elle est farouche, et terriblement libre et elle fait fi de toutes les règles sociales (et du mariage en premier plan). Pourtant, c'est bien là le « problème », son ami Marcel Courbois ne peut toucher l'héritage paternel autrement qu'en se mariant. Alors,  on organise des épousailles en conséquence...Et, tout va bien jusque là… Seulement si le mariage était un faux...
Madame est libre et ses mœurs légères, et c'est précisément ce qui nous plaît. Le jeu d'acteur est excellent et chaque acteur y met toute son âme,  donnant une réalité tangible aux personnages. Ainsi, on y voit un Maharadja avec un accent ampoulé et des mimiques d’une drôlerie irrésistible. C'est avec de grands éclats de rire que le public réceptionne les (nombreuses) situations cocasses qui se succèdent et c'est en soi, disons-le , une réussite totale…  
Vous savez ce qu’il vous reste à faire : Allez vous occuper de cette belle et légère Amélie , vous ne le regretterez pas !...  Nesrine AISSANI
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ZELDA ET SCOTT


Le théâtre La bruyère ne désemplit pas à chaque représentation de « Zelda et Scott », une pièce formidablement mise en scène par Renaud Meyer. Ce dernier réussit à nous transporter dans l'univers
intime du couple mythique de la Lost Generation avec pudeur et avec tact.  Il semble avoir saisi l'essence même du couple sans tomber dans la caricature   et il a su nous montrer avec délicatesse et nuance les dessous sombres et chaotiques du couple flambeur et hilare. La pièce ne supporte aucune lourdeur , et l'on nous a donne à voir seulement nos héros dans leurs luttes perpétuelles avec la vie et l'art, ce qui appuie le caractère intimiste de la pièce. Le décor lui même n'est qu'un prétexte à l'histoire et non pas une fioriture théâtrale ; De même, pour la musique, elle est jouée en direct par le Manhattan Jazz Band pour préserver l'authenticité des mots et des choses… C'est en trois temps qu'est construite la mise en scène, marquant les tournants forts de l'histoire du couple. Tout d'abord, on assiste enthousiastes, à l'ascension de la célébrité de Scott et de la tumultueuse Zelda. Celle-ci est interprétée par une Sara Giraudeau qui excelle dans son art ; C’est avec panache qu'elle nous montre le côté excessif du personnage. On se délecte de l' énergie déployée, de la complicité artistique du couple , au devant des fêtes, des paillettes et du champagne qui pétille à outrance.
La première partie est digne de leur célébration de la vie : dans la danse, dans la musique, et l'excès en tout genre, des verres, de l'alcool et de l'écriture. Ce sont les années folles et elles portent bien leurs noms. Julien Boisselier fait un Scott bien élevé et courtois, un gentlemen d'apparence qui nous fait apprécier le personnage dans, finalement, ce qui sera  toute sa complexité.
Nous pouvons également évoquer le personnage d’ Ernest Hemingway : personnage qui reste de marbre, un homme solide et interprété lestement par un Jean-Paul Bordes quelque peu baroque et d’une sincérité sans égale dans son jeu. Enfin, le troisième tableau montre la déchéance psychologique de Zelda, sa camisole de danseuse en fuite et sa folie comme les ultimes vestiges d'une vie débridée. Scott est mort et c'est à son fantôme qu'elle s'adresse avant de finir par se consumer dans l'incendie de l'hôpital psychiatrique dans lequel elle était enfermée.
L'histoire est tragique mais le brio de Renaud Meyer réside en ceci : cette capacité à faire rire le  spectateur à chaque scène malgré la tristesse de l'histoire. Il à réussi à traiter un sujet grave avec délicatesse et humour, et c'est ce qui nous fait sortir de la pièce, non pas abasourdi de gravité, mais au contraire léger et le sourire au coin des lèvres. Encore une fois, saluons cette magnifique équipe  artistique de Zelda et Scott !  Nesrine AISSANI
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MONSIEUR CHASSE

Cette pièce de Feydeau est présentée comme étant le vaudeville des vaudevilles. Et il est bien justifié
de la présenter ainsi…En effet, les scènes loufoques, les quiproquos et les situations inextricables dont est empli le spectacle le rend impossible à résumer sans tomber dans laconfusion. Une seul chose est sûre, on y parle pas tout fait de chasse… Car quand Duchotel dit aller à la chasse, il se  transforme en fait en Monsieur Zizi et se rend à des  parties fines, retrouver sa maîtresse au 40 rue  d’Athènes. Profitant de ses nombreuses absences, son meilleur  ami Moricet en profite pour courtiser sa femme,Léontine, et tente de la convaincre de le rejoindre dans sa garçonnière, au 40  rue d’Athènes.
Le neveu de Duchotel, Gontran, est quant à lui épris d’une jeune femme habitant au …… 40 rue d’Athènes… On se rend alors compte que tout ce petit monde va forcément finir par se croiser, réantrebondissements sur rebondissements. Car cet immeuble qui se veut bourgeois et bien sous tout rapport, - il a d’ailleurs pour concierge une comtesse n’ayant plus que son titre comme richesse depuis son aventure avec un dompteur de cirque- va  devenir le lieu de  véritables courses-poursuites en  tous genres, pour le plus grand plaisir des  spectateurs qui rient à perdre le  souffle pendant  toute la durée de la représentation.
Les acteurs s’en donnent d’ailleurs à coeur joie et portent magnifiquement bien ce qui est probablement une des comédies les plus réussies du dramaturge. On se dit que les habitants de la rued’Athènes ont dû être témoin de biens des situations cocasses …
Alors, nous aujourd’hui, nous rions, encore et encoreen plaignant presque tous ces personnages victimes d’un coup farceur du destin... Léonard DE RIVIERE
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LE MEDECIN MALGRE LUI –
LOS ANGELES 1990

Versailles, le faste de la cour, des valets insolents,  voilà ce qui nous vient en tête lorsque l’on nous parle de Molière. Pourtant c’est bien dans ’Amérique électrique des années 90 que nous emporte le collectif LE PACK. Pari osé. Paris ussi. En ayant envie d’assister à cette pièce, il faut y aller sans préjugés ; il faut se laisser emporter par la mise en scène et la transposition temporelle. Les textes sont identiques à ceux écrits il y a plus de 300 ans, et c’est là la force du spectacle.
On assiste sous nos yeux à un véritable dépoussiérage d’une des pièces les plus fameuses de Molière. Les personnages sont les mêmes, on retrouve Sganarelle dans les bas-fonds de Los  Angeles qui frappe sa femme sous effets du crack.  Elle, pour se venger va alors confier à deux hommes de mains qui cherche un médecin pour gérir la fille de leur boss, que Sganarelle est un  gand médecin, seulement il faut le rosser  pour l’obliger à l’avouer tant il est humble…  La mise en scène est remarquable, les références àla culture populaire américaine en tout genre parsèment l’ensemble de la pièce pour notre  plus grand plaisir… On pourrait se croire dans une série d’outre batlantique avec la fameuse combinaison orangede bagnard lorsque Sganarelle est condamné ou encore les domestiques qui sont ici des
Mexicanos qui parlent  avec un accent à couper à couteau … Les comédiens ont une énergie déconcertante qui va, pendant toute la durée de la pièce, nous faire rire aux éclats. La transposition est donc parfaitement réussie, le spectateur à l’impression de voir une pièce moderne alors même que les textes restent parfaitement fidèles à ceux écrits par Molière.  
Cette pièce met d’ailleurs en relief tout le génie de ce dramaturge ; les dialogues vifs qui résonnent à nos oreilles nous paraissent avoir été écrits pour notre époque.
En sortant du théâtre, dans mon esprit, Molière me fera dorénavant penser à Guantanamo, aux clochards américains et à la mafia. Une véritable transposition de tous nos préjugés sur Molière … Léonard DE RIVIERE
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TAILLEUR POUR DAMES

Le docteur Moulineaux  n'a pas dormi chez lui, cette nuit  !  Dès potron minet,   sa femme Yvonne, remarquant son absence, l'assaille de questions. Pour cacher la vérité (Une idylle naissante), le Docteur  se lance dans une cascade de mensonges et d'affabulations provoquant quiproquos et rebondissements, entrainant tous les autres personnages (la maitresse, l'ami, la belle mère...) sur un rythme infernal ,  avec le fameux principe du "ils ne doivent jamais se rencontrer" ... Et quelle  cadence ! Nous étions, spectateurs,  tenuset transportés, sans jamais nous laisser le moindre "air de repos" .  L'éminent sujet de "Tailleurs pour dames" est ici traité de manière habile et fringante par la compagnie  "J'peux pas,  j'ai théâtre". Rien n'est laissé au hasard : Une subtilité dans la précision de la scénographie et dans  le travail sur la psychologie des personnages,  une élégance dans la direction de jeu des acteurs - avec ce qu'il faut de portes à claquer-, et plus simplement, un amour du travail bien (très) bien fait! Il y a dans ce spectacle de la finesse, certes mais aussi de l'esprit et de la malice à profusion, de la  générosité "faite théâtre" , à plein régime, pendant  plus d'une heure trente.  
Nous avons à peine le temps de reprendre notre souffle après avoir ri aux éclats qu'irrésistiblement, nous rions à nouveau...  C'est écrit pour le ravissement du spectateur ! Et, quelle chance, ici, c'est aussi mis en scène et joué pour les mêmes raisons : Un spectacle avec de l'appétit pour les (bons)  mots, de la gourmandise  pour les situations abracadabrantesques ,  et enfin le désir de l'offrir, avec un ruban bleu tel un cadeau  précieux que l'on fait à ceux que l'on aime...
Il faut saluer la metteuse en scène chevronnée  Coralie Jayne, assistée du fidèle Robin Betchen, et bien entendu, applaudir de nouveau les acteurs -  tous éblouissants de drôlerie-, de ce spectacle qui renoue définitivement avec le théâtre populaire au sens le plus noble du terme : Ana Budimir,  Caroline Corme (qui joue en alternance avec Sophie Farat), Marie Alix Coste De Bagneaux, Rémy De Vaucorbeil,  Jean-Charles Fritz, Matthieu Madelaine, Lydie Mysiek, Camille Saint-Martin.
A la vue des regards émerveillés et emplis de bien- être à la sortie du théâtre, on se dit que ce "Tailleur pour dames" a décidément plus de vertus thérapeutiques qu'un traitement administré par le docteur Moulineau lui même... Et ce n'est pas peu dire. Quand on pense qu'on aurait pu s'étouffer de rire...  Ouf...  Certains appellent cela le bonheur sur ordonnance... 
Alfred COHEN
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ATTENTION MAÎTRES CHANTEURS

Cette pièce enlevée nous propose de visiter l'histoire de la famille Dugosier de la Glotte depuis l'époque des cavernes à aujourd'hui. Certes c'est une pièce, mais c'est aussi un concert, le spectacle proposé   est composé de comédiens qui s'avèrent aussi être des chanteurs lyriques.  Les acteurs multiplient les personnages à travers la âges. Les piques d'humour fusent de tout côtés, entrecoupées d'interludes musicales où sont repris les plus grands airs d'opéra.
Et le spectateur est loin d'être passif, en effet il est au contraire sollicité pour un véritable karaoké, les paroles défilent sur le mur du fond et c'est toute la salle qui entonne en chœur des reprises plus ou moins farfelues de grands classiques. Chanter en  latin s'avère plus facile que prévu.
Les acteurs s'en donnent à cœur joie et cela se ressent, les prestations vocales sont impressionnantes, le jeux est très bien interprété, on pourrait rire rien qu'en se contentant des "comiques de situation", des costumes ou encore des mimiques.  Sur le côté, un pianiste/comédien donne le rythme àla pièce et nous régale pendant les courtes pauses entre deux scènes (des sauts de centaines d'années dans le temps valent bien une minute d'attente).
Les spectateurs se régalent, certains se révèlent des talents de chanteurs, d'autres maudissent leurs voisins et leurs voix fausses, mais en tout cas, tous,passent un très bon moment, et tous, encore,  sortent du théâtre avec, en tête, des airs d'opéra et une nouvelle approche des paroles...  Léonard DE RIVIERE  

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REGARDEZ, MAIS NE TOUCHEZ PAS

Toute reine a besoin d’un sauveur. Mais que faire,  quand  deux hommes s’en arrogent le titre ? Et que faire quand une de ses suivantes promet sa main à celui qui fût ce héros d’une heure ? Et que faire encore quand une loi prévoit la peine de mort à quiconque pose la main sur elle, ne serait-ce que pour lui sauver la vie ?… On pourrait commencer par en rire, un peu. Puis se laisser porter doucement par la mise en scène audacieuse et s’en amuser, vraiment. Et puis,   se donner entièrement à l’heureuse poésie du texte, les constantes références au genre, l’escalier « dérobé » à Hernani par exemple… et en rire,beaucoup.
Enfin on pourrait porter toute son attention sur les acteurs et là en rire, « homériquement ». Un Don Melchior plus fanfaron qu’un toréador vainqueur à l’entrainement de son rival debois, Un don Gaspar, plus romantique qu’un poète fasciné par les amours qu’il se crée, un soldat-« didascaliste » précis comme une mécanique suisse, une reine plus espagnole qu’un paysage andalou, sa suivante plus douce et plus pure que le jour, sa servante plus fine et fraiche qu’un regard amoureux, et un maître de cérémonie plus cérémonieux qu’une descente de tapis un jour de grand bal…On aime la pièce,  on aime cette connivence un peu forcée mais vite consentie avec les personnages, tant la distance quinous en sépare est faible ; leur perpétuel va et vient auxcôtés de nous spectateurs, soucieux, dès la fin de la pièce, deprendre le premier billet pour l’Ibérie… de tout sacrifier pour la première reine qui passera le regard…Tout ce qu’on peut attendre du genre en somme ; et si la formule n’avait pas perdu tout son sens, nous ne pourrions qu’en dire : « Ce fût bref, mais intense ». Nous disons « Merciet Bravo à toute cette troupe ». Et c’est sûr, on y retournera...   Léonard DE RIVIERE
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LE COMPLEXE DU BASSET

Le guichet Montparnasse nous propose  une nouvelle fois une bien belle séance d'éclats de rire au sein de son théâtre.  Pourtant, les genres sont mélangés, et nous ne sommes pas déroutés : nous voilà devant  une comédie et un thriller et c’est dans la salle qu’on se dégourdit l’esprit. L’histoire d’un couple qui s’installe tranquillement dans un hameau tranquille lorsqu’il découvre avec surprise un message sur leur porte.
Ah ? Rien de très ordinaire puisque c’est une patte de poulet qui est clouée sur la porte, marquant alors le début d’une suite infernale d’excentricités et dedisparitions soudaines...  La tension est à son comble, l’inspecteur Roniart  ne sait plus par où commencer et on ne sait pas comment cela va finir. Alors on en rira certes,  lorsque la situation se révèle absurde,  mais on se laisse embarquer , telses aventuriers, ; par l’intrigue puisqu’il s’agit bien de cela : un thriller au théâtre…La pièce se veut dynamique et le comique y est cinglant.  
Le jeu des acteurs confirme le succès de la pièce et la compagnie « L’éclat dans les yeux »  joue avec énergie deux personnages simultanément. Alors qu’ Eric Lourieux incarne Hugo ainsi que l’inspecteur Roniart, Evelyne quant à elle, lui donne la réplique en jouant tour à tour Clémentine et Gervaise. C’est bien une performance d'acteurs qu’on salue ici.  On rie, on s'interroge, on salue les talents : what else? ...  Nesrine AISSANI
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PEGGY GUGGENHEIM

L'histoire passionnante d'une femme extraordinaire : Peggy, véritable métaphore d'une époque troublée, a  constitué une des plus grandes collections d'art contemporain au monde. Stéphanie Bataille qui interprète excellemment le rôle de la pièce éponyme nous raconte son histoire; une histoire pleine de rencontres incroyables avec les plus grands artistes de l'époque. Une histoire entrecoupée de relations charnelles avec des hommes extraordinaires. Une histoire qui se déroule devant nous au fur et à mesure que Peggy évoque « ses bébés », c'est à dire  les œuvres qu'elle a acquis au fil du temps... La scène est composée de plusieurs tableaux, robes et autres œuvres. Chacun de ces objets fait écho une histoire que nous conte Peggy.
L'art contemporain doit beaucoup à cette mécène oisive qui, à ses débuts, n'y connaissait rien, et qui commença sa gigantesque et magnifique collection sur les conseils de ses amis artistes de l'époque. Mais cette pièce ne parle pas que de sa collection mais aussi de sa vie privée, de sa famille, de son  nom mais l'on se rend compte que finalement, ces sujets sont intimement liés, chaque objet étant une  partie de sa vie.  
Et lorsque l'on s'en rend compte, alors on se  remémore cette réponse qu'a eu Marcel Duchamp à la question qui lui posait Peggy : « Mais pourquoi l'art contemporain ? »« Parce que c'est vivant. » ... Léonard DE RIVIERE
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ZERO S'EST ENDORMI ?

Les spectateurs ne sont pas encore rentrés dans la salle que, déjà, Zéro est dans son lit, sur la scène,  une bouteille à moitié vide à côté de lui. Il ne bougepas alors que nous nous asseyons, serait il déjà en train de rêver ? Zéro fuit le monde réel pour celui des songes, il dort encore  et encore,  au grand dam de ses proches qui ne le comprennent pas et qui ne  l'ont probablement jamais compris.
Et puis Alice arrive. Avec ses bavardages et son appareil photo , elle va photographier les rêves de Zéro afin de lui permettre de vivre jusqu'au bout son fantasme : glisser vers son monde... Le songe, tel est le fil directeur de cette pièce qui,  au fur et à mesure de son avancé,e sème le doutedans notre esprit tant Valérie Alane joue avec la frontière qui sépare le monde du sommeil du monde réel. Cette frontière que nous considérons tous comme étant distincte se révèle être perméableaccentuant le flou de la notion car qui, du rêve ou du  réel, pénètre dans le monde de l'autre ?
La mise en scène nous plonge dans un lieu onirique hors du temps où tout est apaisé si ce n'est la fenêtre en néons blancs, agressifs, qui donne sur l'extérieur. Les rêves de zéro apparaissent en arrière plan au milieu de colonnes de fumée, visions fugaces oubliées au réveil et dont ne subsiste que quelques images confuses mais dotées de puissants sentiments.
Cette représentation est portée par des acteurs dont la prestation, elle, est bien réelle et remarquable. Les tableaux s'enchaînent, humour, chant, magie tout est réuni pour passer un très bon moment.
Et, à la sortie du théâtre,  dans le froid de la nuit parisienne il m'aura fallu mon billet déchiré pour me convaincre que tout ceci n'était pas un rêve et c'est  là,  toute la force de Valérie Alane : faire, du songe, une réalité... Léonard DE RIVIERE
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LE GROS, LA VACHE, LE MAINATE


“Si le “transgressif assume” vous fait rougir de plaisir, il vous  faut absolument assister à une représentation du "Gros..." : Un univers déjanté, d’un équilibre "frappadingue”, soutenu par une écriture qui ne l’est pas moins, rythmée et sans faiblesse…  Mais il faut  avant tout, et surtout, dire un mot des comédiens : Une re-découverte totale : Bernard Ménez pour sa prestation de haut vol, sans (faux) filet : pour ceux qui se souviennent uniquement de" Jolie  poupée " en 45 t, des pièces de Camoletti ou d'Eric Assous  ou encore des (excellents ) films de Pascal Thomas et Jacques Rozier, il y a , ici, encore moyend'être très agréablement surpris...
Jean-Paul Muel, pour son extraordinaire talent d'acteur et pour son amour de la scène qu'il arrive à faire partager à  1000 spectateurs en même temps… Pierre Vial , pour sa composition irrésistible d'humour, très attachante, et un don énergique de soi sans compter pendant près de deux heures de scène! … Guillaume Bouchède, pour ses talents multiples de chanteur, d'acteur, de danseur… De tennisman... Gregory Gerreboo (en alternance avec l'auteur de hauteur, Mr Pierre Guillois) pour son sens de la comédie musicale, son grain de folie, ses jupes en cuir noir... Luca Oldani, pour son audace impertinente, endossée avec l'intelligence des bons acteurs…  
Bravo à tous ! Et encore, on ne vous parle pas des bébés désacralisés, de la chaîne ARTE , de la relativité de la vie, de la mort et du sexe, des chansons de variétés “pas –iardes” mais pas loin, des femmes qui n'en sont pas, des oiseaux qui ne volent plus… Tous les acteurs osent… Sans questionnement, sans fausse intellectualisation, sans narcissisme … Juste une formidable générosité … On se fiche des chapelles entre le théâtre public et le théâtre privé, on était là pour rire aux éclats, et le contrat est rempli! “Le gros, la vache, le mainate !” :
S'il n'y avait qu'un spectacle à aller voir pour cette fin d'année, choisissez celui là! Le seul risque serait que vous soyez conquis… “
Alfred COHEN
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